15Bleu-de-Prusse15-

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TEXTE 18: "la douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps"

Cette idée tourne et tourne, m'assaille sans cesse, je la chasse, rien y fait, elle m'entête, m'étourdit. Je résiste, puis finis par craquer. J'attrape ma lame, et me coupe avec une main qui n'a pas perdu l'habitude malgré six mois d'inactivité. J'entaille encore et encore, soulignant mon avant-bras de fermes tracés. Je me contiens, m'empêche d'aller plus loin, et regarde avec apaisement ce sang couler. J'appuie plus fort, espérant me débarrasser temporairement de cette peine; mais je ne remarque aucun effet. Je me résous à m'arrêter. J'accepte ma défaite, cette tension intérieure et toujours présente et ne m'a pas quittée un seul instant. Je devrai encore tout faire pour la supporter malgré sa pesante emprise. Vivre avec ce poids qui m’assomme,  et me prive de toute légèreté, m'alourdit et m'empêche de voler.

 

Je sens que cette envie se ré-empare de moi, je vois ma chute, elle est imminente. Je voyais ces jours défiler, les uns après les autres, avec cette constante tristesse, imperturbable; ne connaissais ni de meilleurs ni de plus défavorables sentiments. Puis un jour, sans prévenir, cette envie à fait son come-back. Je cède à celle-ci, regrette, le processus habituel quoi, puis je me dis que ce sera juste une exception et ne succomberai jamais plus.  Or cette pensée, le lendemain, s'avèrera être illusion. Cette image, où je me vois me mutiler, me reviens sans cesse, accompagnée de son cortège de tentations. Dès lors, mon intuition me dit que c'est perdu d'avance; je vais retomber dans ce rituel sanguin, c'est inévitable, je le sens venir...



09/04/2013
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